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Avez-vous ces symptômes du cancer de la peau ?

« Encouragé par Vendredi, Robinson commença à s’exposer nu au soleil. D’abord il avait été tout recroquevillé, laid et honteux. Puis il s’était épanoui. Sa peau avait durci et avait une teinte cuivrée. Il était fier maintenant de sa poitrine bombée et de ses muscles saillants. »
Michel Tournier
Robinson Crusoë, aujourd’hui, se tartinerait de crème solaire et éviterait soigneusement de s’exposer au soleil aux heures chaudes. Car le cancer de la peau est provoqué par le soleil, n’est-ce pas Jean-Marc ?
« Oui ! »
Et la meilleure protection est donc d’éviter de s’exposer au soleil ?
« Surtout pas ! »
L’incroyable vérité sur le cancer de la peau
Une étude réalisée sur des sous-mariniers, autrement dit des personnes qui passent l’essentiel de leur temps sans la moindre exposition au soleil, a montré qu’ils avaient plus de cancers de la peau que leurs collègues marins de surface, qui sont exposés toute l’année au soleil et à la réverbération des océans. (1)
Le cancer de la peau diminue dans les populations au fur et à mesure qu’on s‘approche des tropiques et de l’équateur, ainsi que de nombreux autres types de cancer. Les populations du nord, peu exposées au soleil, sont donc plus touchées par le cancer de la peau. (2)
En France, c’est dans les régions où les populations sont les moins habituées au soleil que le nombre de mélanomes (une forme grave de cancer de la peau) est le plus élevé : Bretagne, Pays-de-Loire, Basse-Normandie et Alsace. (3)
Le nombre de cancers de la peau progresse de façon épidémique dans les populations qui abandonnent les métiers de plein air pour aller vivre dans des bureaux. Entre 1978 et 2000 en France, le nombre de mélanomes a augmenté en moyenne de 5,9 % par an chez les hommes et de 4,3 % chez les femmes.
Une évolution effarante
5,9 %, 4,3 % d’augmentation par an, cela peut vous sembler faible. Mais voici une comparaison : si vous aviez un appartement de 100 m2 en 1978 et qu’il avait augmenté lui aussi de 5,9 % par an jusqu’en 2000, vous vous seriez retrouvé à la fin de la période dans… 353 m2.
Une augmentation de 5,9 % par an, c’est énorme, surtout pour une maladie aussi grave que le mélanome. En fait, le risque de mélanome a augmenté de 353 % chez les hommes en France de 1978 à 2000, une évolution absolument dramatique, responsable de milliers de morts supplémentaires.
Alors il est indispensable que chacun de nous comprenions mieux ce qu’est le cancer de la peau, qui il frappe, comment le prévenir. C’est ce que nous allons faire aujourd’hui :
Pas de psychose
Maintenant que je vous ai donné ces chiffres affolants, voici des informations rassurantes.
S’il y a bien eu 7231 cas de mélanomes en France en 2000, soit plus de trois fois plus qu’en 1978, il faut savoir que le nombre de décès causés par le mélanome a été de 1364 personnes. C’est 1364 personnes de trop, mais lorsqu’il est détecté à un stade précoce, le mélanome peut la plupart du temps être guéri. Cela signifie pour vous que vous n’avez pas à vous inquiéter, à partir du moment où vous surveillez l’apparition de tâches suspectes sur votre peau. Si c’est le cas, si le médecin confirme le diagnostic, et que le mélanome est au stade 0, on vous fera une simple excision pour retirer les cellules anormales et la vie reprendra comme avant.
En revanche, si vous laissez un mélanome s’étendre et se métastaser, c’est-à-dire envoyer dans vos autres organes des cellules malades qui démarreront d’autres foyers cancéreux, le mélanome peut être mortel. Comme pour certains autres cancers, la médecine est parfois impuissante. Une fois de plus, mieux vaut donc prévenir que guérir.
90 % des cancers de la peau ne sont pas des mélanomes.
90 % des « cancers de la peau » diagnostiqués en France ne sont pas des mélanomes. Ce sont des carcinomes, une forme en général bien moins grave de tumeur.
Dans la majorité des cas (70 %), les carcinomes ne métastasent pas. Ils évoluent, de plus, lentement. Le principal problème est donc qu’ils abîment vos tissus là où ils se sont développés. Comme dans le cas du mélanome détecté à un stade précoce, la plupart des carcinomes sont retirés au bistouri, avec une simple anesthésie locale.
Il existe cependant une forme plus ennuyeuse de carcinomes, les carcinomes « spinocellulaires », qui peut elle envahir les ganglions. Les carcinomes « spinocellulaires » représentent 30 % des cas mais ils sont majoritaires chez l’homme (pas chez la femme). Une détection précoce permet un traitement chirurgical simple, généralement réalisable sous anesthésie locale. En revanche, une prise en charge tardive peut imposer des traitements plus lourds. De façon générale, une plaie qui ne cicatrise pas, un bouton ou une croûte qui persiste et se modifie doivent conduire à demander un avis médical. Quels sont vos risques
L’exposition régulière et modérée au soleil ne cause pas le cancer de la peau. C’est l’exposition brutale, massive et irrégulière de personnes qui n’y sont pas habituées et/ou qui ont une peau sensible.
Ainsi les coups de soleil à répétition, surtout dans l’enfance et chez les personnes à peau claire, sont-ils un facteur de risque important.
Dans le cas du mélanome, ce sont les personnes qui ont beaucoup de grains de beauté qui ont le plus de risque, puisque c’est là que démarre souvent le cancer. Un tiers des mélanomes se développent à partir de grains de beauté ou de tâches pigmentées préexistantes, apparues suite à l’exposition au soleil.
Mais, pour le mélanome comme pour le carcinome, les personnes qui ont eu beaucoup de coups de soleil, brutaux, sur une peau non préparée, courent des risques plus grands que les autres.
Par ailleurs, une partie des cas de mélanome semble liée à d’autres facteurs qui n’ont rien à voir avec le soleil. Comment savoir si un grain de beauté est suspect ?
Les grains de beauté en relief et garnis d’un poil, n’ont le plus souvent aucune gravité.
Pour savoir si un grain de beauté est suspect, suivez la règle de l’abécédaire : A pour Asymétrique, B pour Bords, C pour Couleurs et D pour Diamètre.
En effet, si un grain de beauté n’a pas une forme arrondie, n’a pas les bords bien réguliers, présente des couleurs différentes ou un diamètre supérieur à six millimètres, il est préférable d’aller consulter un dermatologue, à titre préventif.
Si un de vos grains de beauté change d’aspect rapidement (en quelques semaines), cela doit être un signe d’alerte.
Passez sous surveillance active d’un dermatologue, auquel vous montrerez ce grain de beauté trois à quatre fois par an. Les dermatologues peuvent aussi vous retirer des grains de beauté de façon préventive.
Méfiez-vous de la crème solaire
Le risque de nombreux cancers diminue lorsque vous avez en permanence un taux relativement élevé de vitamine D dans le sang (taux supérieur ou égal à 75 nmol/l, soit 30 ng/ml). En effet, la vitamine D aide à lutter contre la prolifération des cellules déréglées, et donc à empêcher les tumeurs de se développer.
Or, la vitamine D est synthétisée dans la peau sous l’effet des rayons ultraviolets B (UVB) du soleil, à partir du cholestérol. Mettre de l’écran total et éviter systématiquement l’exposition au soleil aux heures chaudes, ainsi que le recommande l’Institut National du Cancer, est donc une mauvaise chose. (4)
Non seulement l’écran total bloque les UVB, mais la plupart du temps, il n’empêche pas systématiquement les UVA de passer, les UVA étant les rayons les plus susceptibles de provoquer le cancer de la peau !
Comme vous devez absolument éviter les insolations et les coups de soleil, la stratégie à adopter est de vous exposer brièvement mais le plus souvent possible au soleil à partir de mars, pour éviter le choc le jour où vous débarquez, blanc comme un cachet d’aspirine, sur une plage ou en montagne au mois de juillet.
Il faudrait exposer le plus de surface cutanée possible, visage protégé, de préférence à la mi-journée. En effet, c’est à la mi-journée en été qu’il y a le plus d’UVB comparativement aux UVA. Il faut rentrer ou mettre un vêtement avant que la peau rougisse. On parle donc d’exposition de 15 à 30 minutes en moyenne.
Pendant les mois d’hiver, faites le plus souvent possible des activités d’extérieur en découvrant vos mains et votre tête. Ne vous faites pas trop d’illusion cependant car la longueur d’onde des UVB en France du mois d’octobre au mois de mars est telle qu’ils ne permettent pas la synthèse de la vitamine D. Et comme les réserves de vitamine D accumulées pendant l’été sont généralement épuisées dès octobre, il est nécessaire de consommer de la vitamine D en gouttes ou en ampoules pour éviter les carences pendant l’hiver. Contrairement à ce que l’on croit souvent, l’huile de foie de morue n’est pas une bonne solution, car elle apporte trop de vitamine A, qui gêne l’efficacité de la vitamine D et peut être toxique pour le foie.
Si vous avez la chance de partir au ski ou en vacances dans des endroits très ensoleillés, alors que vous n’êtes pas habitué au soleil, munissez-vous de vêtements protecteurs, d’un chapeau et d’une crème solaire sans aluminium à indice moyen, et exposez-vous progressivement. Prenez soin d’éviter les coups de soleil (pas plus de 10 mn d’affilée d’exposition directe au début), mais essayez autant que possible d’habituer progressivement votre peau au soleil. Utilisez plutôt des vêtements protecteurs que des crèmes solaires sauf nécessité (ski, croisière…).
A midi au soleil d’été, vous produirez 1500 UI de vitamine D rien qu’en exposant 10 à 20 % de votre corps comme le torse, le dos, les bras. Cela représente d’un coup sept fois l’apport quotidien recommandé en vitamine D par les autorités sanitaires. Et le plus beau est que vous ne risquez aucune overdose de vitamine D, celle que votre corps produit sous l’effet du soleil étant automatiquement régulée par votre corps.
La question des UV en cabine
Les cabines à UV sont-elles un bon moyen de synthétiser de la vitamine D en hiver ?
Est-ce utile de s’exposer régulièrement aux UV dans les salons spécialisés en respectant les règles de modération et de prudence (pas plus de 15 à 20 minutes par séance) ?
D’une manière générale, seuls 10 % de nos besoins quotidiens en vitamine D proviennent de l’alimentation. Il existe peu d’aliments riches en vitamine D. Elle se trouve surtout dans les poissons gras (200 à 400 UI), les œufs (80 UI) et le foie (40 UI). L’alimentation ne suffit donc pas plus à compenser le manque de synthèse de vitamine D lié à l’automne et à l’hiver.
Théoriquement, les cabines à UV en revanche pourraient être un excellent moyen de maintenir un bon taux de vitamine D dans le sang, et d’ennuyer vos collègues en leur laissant penser que vous avez passé le week-end à l’Île Maurice !
Ce pourrait aussi être un moyen efficace de limiter les risques de brûlure le jour où vous vous exposerez au vrai soleil, après l’hiver.
Malheureusement, la réglementation actuelle impose aux exploitants d’utiliser des appareils qui délivrent très très peu d’UVB, et surtout des UVA ! Donc les rayons qui permettent la synthèse de la vitamine D sont très peu délivrés dans les cabines de bronzage, alors que les UVA, les plus dangereux, sont très présents. Au final, on synthétise certes un peu de vitamine D, mais au prix d’un risque plus important.
Ce ne sont pas tout à fait les recommandations de l’Institut du cancer, mais il apparaît aujourd’hui que les bénéfices d’une exposition régulière et raisonnable au rayonnement UV dépassent largement les risques qui lui sont associés. http://lifewave.com/franfelix
(Un article de Jean-Marc Dupuis)


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